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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 11:10

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La Voix du Nord ARMENTIERES

 

Faits divers

 

Il avait été agressé et séquestré fin avril
Maxime Dumoulin est décédé en juillet

 

En ce début du mois de mai, lorsque sa soeur l'aperçoit au guichet de la banque, Maxime Dumoulin est couvert d'ecchymoses. L'homme qui accompagne ce dernier - qui le menace, en fait - prend la fuite. La soeur de Maxime Dumoulin vient au secours de son frère et prévient la police. M. Dumoulin, 42 ans, est hospitalisé en urgence à Lille, dans un état grave; il souffre notamment de traumatismes crâniens et succombera à ses blessures plusieurs semaines plus tard, le 9 juillet au CHR. En ce début du mois de mai, les policiers mettent la main sur ceux qui, pendant trois jours auront fait vivre un véritable calvaire au pauvre homme. Tout commence au domicile de ce dernier, un appartement des tours de la rue Aristide-Briand où Pascal Gamelin, 44 ans, Jérôme Guerville, 24 ans, et une jeune femme mineure, qui, tous trois, connaissent Maxime Dumoulin, viennent lui rendre visite. Les trois personnes font boire leur victime et finissent par le conduire de force au domicile de l'un d'eux, rue des Arts. Là, ils le séquestrent pendant trois jours et le rouent de coups.
L'alcool semble constituer une des raisons de cette violence dont est victime M. Dumoulin. Mais pas seulement: le trio décide en effet d'emmener la victime de force à la banque, le lundi suivant, afin de lui voler de l'argent, une fois opéré le retrait d'espèces au guichet. Inquiète d'être sans nouvelles de son frère, la soeur de M. Dumoulin, sachant que celui-ci a l'habitude d'aller à la banque tous les lundis, guette l'agence. Elle sortira ainsi son frère des griffes de ses agresseurs. Ces derniers ont été interpellés dans les jours qui ont suivi l'agression, puis placés en détention provisoire.
Depuis le décès de M. Dumoulin, malheureusement survenu à la suite de cette agression, Pascal Gamelin, Jérôme Guerville et la jeune femme sont désormais poursuivis du chef de «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner».
B.T.

© 2004 La Voix du Nord

 

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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 11:05

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La Voix du Nord ARMENTIERES

 

Justice

 

Son frère de 42 ans avait succombé à ses blessures, en juillet 2004, après avoir été séquestré et battu.
Le combat d'une soeur pour connaître la vérité.

 

Le 16 décembre 2005, le parquet de Lille a ouvert une information judiciaire contre X pour «non- assistance à personne en péril». L'affaire, désormais instruite par le juge Gounod de Lille, concerne la séquestration et les coups dont a été victime Maxime Dumoulin en avril et mai2004 et qui avaient entraîné la mort de ce dernier au CHR de Lille, le 9juillet suivant. Christine Lakière, la soeur de Maxime, n'a eu de cesse, depuis, de «se battre pour connaître la vérité». Car elle est persuadée qu'on aurait pu sauver son frère si, quand elle s'est présentée au commissariat d'Armentières le mercredi 28avril 2004 et les jours suivants, on l'avait entendue et crue... Les faits: le 27avril, Maxime Dumoulin, un Armentiérois de 42 ans, ne vient pas à sa consultation quotidienne à l'EPSM. Sa soeur s'alarme: son frère est fragile psychologiquement (il est sous tutelle et sous curatelle), et elle sait que, depuis un moment, il fréquente Jérôme Guerville, un Armentiérois de 22 ans connu pour sa violence. Elle et son mari Thierry, très connus a Armentières pour tenir une épicerie rue du Kemmel, sont d'autant plus inquiets que des voisins de l'appartement de Maxime, avenue A.- Briand, ont entendu des menaces de mort, le 27avril au soir. Le lendemain, plus personne dans l'appartement. M. et MmeLakière se rendent plusieurs fois au commissariat pour expliquer la disparition inquiétante de Maxime. Aucune suite ne sera vraiment donnée à ce signalement. Mme Lakière redoute que son frère ait été tué. Mais s'il est vivant, se dit-elle, il viendra retirer les 60Euro(s) à la banque, rue de Lille, lundi matin, comme il le fait chaque semaine. Le lundi 3mai 2004 à 8h50, MmeLakière qui guettait rue de Lille, retrouve effectivement, devant la banque, son frère, le visage tuméfié, en compagnie de Guerville, qui prend la fuite. Ce dernier voulait voler l'argent de celui qui, pendant cinq jours, venait d'être séquestré et battu dans la maison de Guerville, rue des Arts. Lui, son amie (mineure) et un autre Armentiérois de 44 ans, Pascal G. seront interpellés et placés en détention. Guerville mourra dans sa cellule le 27novembre 2004. Depuis deux ans, M meLakière a envoyé quantité de courriers (au président de la République et aux ministres de l'Intérieur pour ne citer qu'eux) parce qu'elle estime qu'on aurait pu sauver son frère. Elle avait signalé l'absence inquiétante; elle se doutait de l'endroit où se trouvait son frère (des voisins avaient même signalé des éclats de voix venus de la maison de la rue des Arts). Mais ce n'est qu'après la découverte et l'hospitalisation de Maxime qu'elle a vraiment été entendue par des officiers de police, lesquels, précise-t- elle, l'ont d'ailleurs très bien reçue et mené l'affaire rondement ensuite. Mais MmeLakière estime que les cinq jours perdus ont été fatals à son frère. L'instruction, confiée à la « police des polices», devra faire la lumière sur ce point. Quant à l'affaire principale, l'instruction arrive à son terme; le procès, durant lequel comparaîtront les deux complices de Guerville, se tiendra prochainement.
B.T.

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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 11:00

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ARMENTIERES

 

La douleur de deux soeurs

 

Christine Lakière et sa soeur aînée Danièle ont «l'impression d'avoir besoin de défendre la mémoire de Maxime alors qu'il était la victime ». Maxime est né en 1961. Il a fait une scolarité normale, a travaillé à 16-17 ans, a fait l'armée et a retrouvé du travail au retour. « Nous avons eu une enfance difficile, avec une mère maltraitante, se souviennent les deux soeurs. Toute cette violence, nous aurions pu la retourner vers le monde extérieur et mal tourner», continuent- elles    pour    expliquer    qu'elles «n'acceptent pas les circonstances atténuantes qui ne manqueront pas d'être mises en avant pour les deux accusés». «Notre père était un homme formidable et nous formions une famille unie mes deux frères, ma soeur et moi», ajoute Christine. C'est à la mort de son papa (emporté par une crise cardiaque en 1991), que Maxime commence à s'enfermer dans son monde (ils vivaient tous les deux avenue Aristide-Briand à Armentières). Il s'était fait un ami, Alain, photographe à La Redoute, qui était devenu un peu son «tuteur» dans le sens où il le conseillait, le rassurait. Mais Alain est trop vite parti d'une rupture d'anévrisme en 1992-1993. Tout comme Philippe, le frère de Maxime, en juin1993. Petit à petit, Maxime s'est enfermé dans «son monde», imaginaire. «Il est devenu fragile, vulnérable. Il n'avait pas deux sous de méchanceté». Puis il a obtenu une pension d'adulte handicapé, a été placé sous tutelle et sous curatelle. «Je sais qu'on va dire qu'il n'était qu'un toxicomane et qu'un alcoolique», soupire sa grande soeur. Il a pris de la cocaïne, «à un moment, et par intermittence, pour trouver un monde multicolore». Puis il a accepté de suivre un traitement à la méthadone en 1995 en guise de cure de désintoxication. Depuis il n'avait plus touché à des stupéfiants illégaux («les analyses d'urine réalisées toutes les semaines le prouvaient»). Il ne buvait pas «sauf si des amis lui proposaient, mais il ne tenait pas l'alcool». «J'ai deux enfants, une fille et un garçon, et j'avais un troisième enfant, Maxime», raconte Christine qui «gardait un oeil» sur son petit frère. «Maxime pensait que tout le monde était comme lui». Alors il offrait un lit à qui dormait dehors, un repas à qui avait faim. Mais il lui arrivait de faire de mauvaises rencontres. Un an avant les faits (à Pâques 2003), il aurait reçu des coups de Jérôme Guerville qui, durant de longs mois, l'aurait harcelé moralement. «Plusieurs fois, nous avons changé les serrures de l'appartement, mais Maxime finissait par ouvrir quand "le trio" ou l'un des trois faisait du tapage... pour que les voisins ne râlent pas».
Les derniers mois, Christine Lakière, le Dr Langlois de l'EPSM, son tuteur, l'assistante sociale qui le suivait avaient décidé de l'envoyer en maison thérapeutique    dans    les    Pyrénées. «Maxime avait accepté, tant il avait peur de ceux qui sont devenus ses tortionnaires ». Mais la réponse est arrivée trop tard.

 

© 2007 La Voix du Nord

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